Membre de l'association Mélaudia, je lis un jour qu'un de mes camarades de jeux audio annonce qu'il a découvert un DAC très correct et pas cher. Un concert de louange suit cette annonce et je me décide rapidement d'en faire l'acquisition car celui que je possède et qui me satisfait tout à fait, ne peut lire les fichiers échantillonnés à plus de 96 KHz. A mon avis, cet échantillonnage est largement suffisant, mais bon, pourquoi souffrir de cette limitation ?
La discussion prend de l'ampleur sur le forum Mélaudia http://forums.melaudia.net/showthread.php?tid=7953&page=1, et le camarade dont je parlais précédemment lui dédit un article sur son site Internet : http://unepassionaudiophile.fr/le-dac-wesiontek-khadas-tone-board/
Ce Dac se présente sous un format type carte de crédit supportant 3 connecteurs RCA et une prise USB. Cette dernière sert pour l'alimentation de la carte et la connexion à un ordinateur. Le connecteur RCA le plus proche est une entrée de type SPDIF et les 2 autres les sorties analogiques droite et gauche du Dac.
Il est équipé d'un chip Sabre SE9038Q2M décliné d'un modèle Pro parmi les plus réputés du moment.
le Dac Wesiontek Khadas Tone Board
Le cordon livré avec ce Dac est d'assez belle facture et le raccordement peut donc se faire aisément. A l'écoute, dès les premiers instants on se dit qu'on est en présence d'un composant audio très bon. Mais très rapidement les twouikers passent à l'action et se disent qu'alimenter un tel produit par le 5V disponible sur une prise USB d'ordinateur n'est pas la meilleure chose qui soit.
En examinant les schémas de cet appareil disponibles sur le site du constructeur, on s'aperçoit qu'il est possible de
connecter une alimentation 5V directement sur le bus GPIO (la série de 40 petits trous face aux connecteurs RCA) et donc
de by-passer la prise USB. En fait, Toute alimentation 5V qui peut fournir au moins 500 mA peut remplir cette fonction
qui permet alors d'utiliser la prise coaxiale d'entrée RCA au standard SPDIF et qui permet alors une connexion audio de
bien meilleur qualité.
Puisqu'il en est ainsi, je me dis qu'utiliser un chargeur de téléphone, une batterie de
secours ou beaucoup plus sophistiqué, une alimentation de type UpTone Regen doit faire l'affaire pour pouvoir utiliser
la prise coaxiale SPDIF.
Tous ces modes d'alimentation se sont révélés satisfaisants.
Alimentation USB UPTone audio
https://docs.khadas.com/toneboard/UserManual.html
La possibilité d'entrer le signal audio au standard coaxial SPDIF me rappelle qu'un module processeur audio fourni par Minidsp.com possède des entrées et sorties à ce standard. Bon sang, mais c'est bien sûr ! Comment n'y avais-je pas pensé avant alors que des tas de possibilités existent déjà ?
Il s'agit du module Nanodigi disponible en boitier ou sous la forme d'une carte électronique qui possède 2 entrées numériques SPDIF (coaxiale et optique) et 4 sorties elles aussi au standard SPDIF mais uniquement coaxiales ce qui donne donc 8 canaux stéréo analogiques.
Face avant et arrière du processeur Nanodigi
Schéma synoptique des possibilité de la carte Nanodigi
Il est donc possible d'intervenir sur les niveaux d'entrée (d'effectuer une éventuelle balance entre autre) et de corriger certains défauts mais ce n'est rien en comparaison de ce qu'il est possible de faire sur les sorties. Outre les fonctions de filtrage proprement dit (quasiment tous les filtrages de type IIR sont possibles avec des pentes jusqu'à 48 dB/octave), des égalisations paramétriques en 5 points sur la bande audio et bien sûr le gain, la phase, le réglage des délais entre voies et le niveau de chaque voie.
J'ai eu un doute à un moment sur la synchronisation des voies, doutes rapidement levés car tous les circuits sont basés sur la même horloge et comme le standard des signaux sont les mêmes en entrée et en sortie, il n'y a pas de soucis de synchronisation.
Mon système de lecture est basé sur le SBC Raspberry Pi qui ne possède pas de sortie RCA coaxiale ! Mais il possède une sortie HDMI et j'ai acqui il y a quelque temps un petit module qui extrait du signal HDMI des signaux SPDIF en coaxial et optique.
Je vais donc pouvoir réaliser quelque chose dans ce genre :
Ca fonctionne très bien, mais je sais qu'il existe des interfaces SPDIF pour Raspberry, ce qui serait plus simple !
Finalement, l'interface que j'adopterai sera celle-ci :
Pour la petite histoire, Audiophonics livre cette interface avec un connecteur XLR. Mais comme je veux effectuer une connexion en mode coaxial, il a fallu dessouder la fiche XLR et souder la prise coaxiale visible sur les photos. Dessouder une prise XLR soudée en ROHS est une sacrée partie de plaisir car il faut monter la température du fer à 400° et bien entendu limiter le temps de chauffe pour ne pas décoller les pistes très fine du circuit.
Particularité intéressante, cette interface peut être alimentée soit par le Raspberry (via le bus GPIO), soit par une alimentation extérieure. Sur les photos, on aperçoit (sur la photo à gauche) un connecteur gris permettant la connexion à une source externe. Dans ce cas, il faut déplacer le petit connecteur jaune pour indiquer à la carte que sa source d'alimentation sera externe.
Jumpers de connexion à une alimentation extérieure
Interface SPDIF montée sur Raspberry Pi
Module d'alimentation 5V
Schéma du module d'alimentation
Les transformateurs d'alimentation
Face avant en alu brossé de 7 mm d'épaisseur - La face arrière est équipée d'un connecteur IEC et d'un porte-fusible.
Le régulateur LT3045A, ici en doublon pour un courant plus important (1A)
Face avant du boitier
Maintenant, je branche et j'écoute en prenant soin de paramétrer l'application de manière à obtenir un filtrage en
Linkwitz-Riley 24 dB/octave à 600 Hz à l'identique de ce que j'avais avant avec mon filtre
actif analogique.
Premières remarques, l'ensemble est extrêmement silencieux et même plus silencieux qu'en
analogique, j'avoue que je suis surpris. Mais la plus grosse surprise est la propreté et la transparence du système. Je
ne sais pas si c'est le fait du filtrage effectué en numérique qui est la cause de ce que j'entends, mais c'est très
sympathique.
Je vais donc pouvoir passer à l'écoute en corrigeant le délai entre le grave et le medium qui est précisément la raison pour laquelle j'ai réalisé ce filtre.
L'application développée par Minidsp est très bien faite et facile à utiliser.
La première chose à faire est la sélection de la source car on peut accéder au système en SPDIF coaxial ou optique. Cette sélection est également accessible via la télécommande. Le réglage des niveaux permet de régler une balance gauche-droite éventuelle. On peut aussi activer un paramétrage d'égalisation et mettre les voies off (Mute). En cliquant sur "Monitor" un panneau lumineux s'active en fonction du niveau présent sur la source. Le niveau de sortie global est réglable depuis la télécommande.
Sélection des entrées
Sélection des entrées et affectation des sorties
Paramètrage
Les sorties 1 & 2 sont affectées respectivement à la voie gauche medium-aigu et grave et les sorties 7 & 8 pour la voie
droite.
Compte-tenu du rendement de la
compression TAD 4001, j'ai réduit le niveau de sortie de 15 dB. Cette valeur a été obtenue à la suite d'une mesure et à
l'oreille. L'équilibre entre voie haute et basse est assez délicat à régler !
La sortie 2 affectée à la voie grave
intègre un délai de 1 mS (344 mm) pour compenser l'écart existant entre les membranes de la compression et celle du
grave.
Le réglage des fréquences de coupure et le choix du type de filtre est un jeu d'enfant et j'ai fait beaucoup d'essai en partant du Linkwitz-Riley 24 dB/octave à 600 Hz pour finalement retenir Le Butterworth 6/dB/octave à 700 Hz qui me semble être le plus transparent à l'écoute.
Choix du type de filtre et de la fréquence de coupure
Correction du niveau des hautes-fréquences
Quelques mesures et réglages plus tard :
Bande passante du système
Réponse impulsionnelle
Pourquoi une nouvelle version de ce filtre ?
La raison principale est
d'avoir un moyen simple de mettre au point l'enceinte
Jalucine 24 en disposant de 4 voies de réglage ce qui est rendu possible et
assez simple par l'utilisation du
système Nanodigi de chez MiniDsp.
L'idée est donc d'exploiter pleinement les 4 sorties SPdif de cette carte exceptionnelle
Vue des 4 sorties SPdif
Première chose, il faut que je trouve 2 nouveaux DAC Khadas pour garantir une
certaine homogénïté à ce niveau là. Ce produit commence à se faire rare et il
faudra que je les commande directement chez Khadas.
Tant qu'à faire et même
si c'est un peu luxueux je me dis que je vais mettre le paquet sur les
alimentations et que je vais donc remplacer les alimentations utilisées
jusqu'alors (des alimentations prévues pour l'alimentation en continu des
filaments des amplis à tubes)
Sur le site bien connu des bricoleurs audio comme moi, je trouve chez Audiophonics des cartes qui ont bonne mine et qui devront faire l'affaire.
Sur la carte une inscription fait référence à Studer la célèbre marque
allemande qui produit des magnétophones professionnels a bandes magnétiques et
qui pilote également la production du matériel grand publix Revox.
Un gage de
qualité donc.
J'aime bien faire des dessins de simulation pour savoir ce que pourrait donner l'implantation avant de me lancer dans la réalisation
A noter, que j'ai du modifier le circuit imprimé qui accueille maintenant 5
petits transformateurs (1 par DAC et 1 pour la carte Nanodigi)
Ca va le
faire, je commande le matériel et je l'installe.
Filtre numérique V2 1ère mouture
Ca à de la gueule ! Un vrai sapin de Noël ! Je suis assez content.
Comme
il n'y a pas de réglage particulier à effectuer, à part le réglage de la tension
à 5V pour alimenter les Dacs, je connecte les sorties de ce filtre aux amplis.
Et là, dès la mise sous tension les amplis détectent une composante continue à
leurs entrées !!!
Fichtre, au lieu de trouver 0V sur les sorties analogiques
des Dacs, je trouve 1,2V ! Et cela sur toutes les sorties.
Vérification du
cablage, tout est normal, les alimentations donnent bien les 5V espérés !
Je
vais donc passer un bon moment à étudier le problème et il me vient à l'idée que
l'appel en courant des Dacs dont la consommation est de l'ordre de 500 mA
pourrait mettre à genoux la régulation des alimentations.
Je déconnecte donc
les Dacs, remet le filtre sous tension et mesure bien 5V en sortie des alims.
puis, les alims restant sous tension, je reconnecte leurs sorties sur les Dacs,
et là, tout rentre dans l'ordre, les sorties des Dacs sont à 0V !
Pour
vérifier que le problème est bien lié à ces alims je réinstalle sur l'un des
dacs une des anciennes alims (identique à celle possédant un PCB orange sur la
photo précédente) et là, les sorties analogiques sont bien à zéro !
Je ne
trouverais aucune référence à ce problème sur le net.
Si je veux conserver ces alims, il va falloir que je combine un système qui
mettent sous tension les alims et qui les connectent, avec un petit délai, aux
Dacs...
Ca va faire une usine à gaz, mais j'imagine un truc comme ça :
Circuit de temporisation des alimentations
Ca va compliquer le cablage !
Il faut que je fasse une croix sur ces alims
et que je me procure des alims identiques avec celles que j'avais avant.
Pas
facile d'en retrouver mais je trouve finalement un vendeur qui en commercialise
au pays du soleil levant. Je commande, mais une quizaine de jours après, je
reçois un email m'indiquant qu'à cause du Covid, il n'est pas en mesure de me
livrer et qu'il me rembourse.
Retour à la case départ !
Finalement Je trouve ça et j'en commande 5.
Petites vérifications, c'est ok, je les installes